L’ancienne ministre de la Santé de Jacques Chirac, aujourd’hui âgée de 76 ans, a signé l’appel lancé par Philippe Douste-Blazy pour étendre l’usage de la chloroquine contre le coronavirus. Mais son nom est également apparu ces dernières semaines dans une toute autre affaire…
«Ne perdons plus de temps !» : dans un texte publié samedi par Le Parisien, plusieurs personnalités médicales, réunies par l’ex-ministre de la Santé Philippe Douste-Blazy (2004-2005) appellent Edouard Philippe à autoriser les médecins à prescrire plus facilement aux patients de l’hydroxychloroquine face à l’épidémie de Covid-19. Parmi elles, figurent sa lointaine prédécesseuse Michèle Barzach, qui fut médecin et ministre de la Santé de Jacques Chirac de 1986 à 1988 lors de la cohabitation avec François Mitterrand.
Celle qui exerça à la fois comme gynécologue et psychanalyste à Paris de 1970 à 1986, avant d’être ministre pendant deux ans puis député RPR jusqu’en 1991, connaît bien la problématique des maladies émergentes : alors ministre, elle avait dû gérer l’apparition du Sida en France. Pour informer les Français, elle avait fait envoyer « avec les factures de téléphone, 24 millions de bulletins consacrés au sida », rappelait-elle dans une interview au Point en 2013, avant de batailler pour autoriser la publicité pour les préservatifs. Et en 1998, de manière prémonitoire, elle avait alerté sur la lenteur des politiques publiques dans un rapport qu’elle avait écrit pour le Haut conseil de la santé publique sur La prise de décision politique face aux maladies et risques émergents.
Son nom cité dans l’affaire Matzneff
Après avoir enchaîné les missions internationales, notamment pour l’Organisation mondiale de la Santé, la Banque mondiale ou le Fonds Mondial de lutte contre le sida, Michèle Barzach est devenue présidente de l’Unicef France de 2012 à 2015, avec pour objectifs de réduire la mortalité des enfants, « sans oublier leurs mères, car je suis convaincue que se battre pour les femmes c’est se battre pour le développement », disait-elle à l’époque. L’année suivante, elle avait pris la parole aux côtés notamment de Simone Veil et Edith Cresson pour promouvoir la parité en politique, en publiant un « Manifeste des dix ».
Récemment, le nom de Michèle Barzach, à qui on a prêté une liaison avec l’ancien président Jacques Chirac, est ressorti dans un autre cadre, bien moins reluisant : l’affaire Matzneff. Une enquête du New York Times a conclu que Michèle Barzach était la gynécologue chez qui l’écrivain accusé de pédophilie emmenait régulièrement ses conquêtes, notamment pour leur faire prescrire la pilule. Dans son journal de l’époque, l’écrivain rapportait que la gynécologue « à aucun moment n’a cru devoir faire la morale à ce monsieur de trente-sept ans et à sa maîtresse de quinze». Contactée par le quotidien américain, Michèle Barzach n’a pas souhaité commenter l’information.
Crédits photos : AGENCE / BESTIMAGE
Source: Lire L’Article Complet